Les Robinsons de retour de leur petit paradis !
Après quelques jours coupés de toute civilisation, nous voilà de retour sur le continent.
Nous partons de Rainbow Beach après avoir crapahuté tout l’après-midi dans les dunes le long des falaises arc-en-ciel tombant à pic dans l’océan, terrain de jeu des parapentistes. Nos rencontres sont riches, ces passionnés du ciel parcourent la planète entière à la recherche des meilleurs vents, des meilleures falaises… et pour eux, ce sont les Alpes françaises qui remporte la palme ! Incroyable.
Le lendemain, nous posons notre van à « Town of 1770 » (drôle de nom pour une ville), premier endroit où le Capitaine Cook débarqua en Australie, et début de l’histoire moderne du pays, au grand dam des Aborigènes. C’est ici, sur les plages les plus septentrionales du Queensland, que nous nous lançons un nouveau défi : imiter au mieux les beachboys/girls, planche de surf sous le bras, lunettes de soleil en gardant la classe en toute circonstance… Après une heure et demie de mise en jambe allongés sur le sable tentant d’adopter la meilleure position, faisant preuve de coordination dans les mouvements et mémorisant les différents placements (bras sous la poitrine comme des ailes de poulet, ramer comme un chien pour prendre de la vitesse, tir à l’arc debout sur la planche avec un sourire à la Brice de Nice, et puis la position de l’étoile de mer en descendant …) on se dit presque faaaaaaaaacile ! Presque. Vient alors le moment de la mise à l’eau, on panique un peu en essayant de se rappeler l’enchainement, on retient la planche tant bien mal car plus grande que toi, elle essaye de t’assommer à chaque vague. Et quand tu arrives enfin à la dompter et te hisser dessus avec « grâce », tu tentes vite fait de te stabiliser quand le prof te hurles « c’est pour toi celle-là, c’est pour toi !!!!! », là tu dis vite, le chien, le poulet, le cochon, la tortue… heu non … et bluuuurrrrps, bloup… t’as pas eu le temps de faire l’étoile de mer que tu es déjà retourné bouler au fond de l’eau… essaye encore ! Flo, la goPro vissé sur la tête a réussi à se hisser deux trois fois avec classe sur sa planche. Pour ma part, après une seule réussite, et les genoux et côtes râpées, je dirais qu’il me faut encore un tout petit peu de pratique 😉 Persévérons !
Mais l’aventure ne s’arrête pas là. Après avoir préparé un stock d’eau et de nourriture, nous laissons Bertha sur le continent et embarquons pour la paradisiaque Lady Musgrave. Cette île déserte, à l’extrême sud de la barrière de corail est un véritable joyau protégé d’un immense lagon aux eaux turquoise : une véritable piscine. Le camping où nous posons notre tente est géré par le gouvernement et limité à 40 personnes. Seules conditions pour y accéder : réserver quelques jours à l’avance, payer la taxe de 5$AUS par personne, et être autosuffisant en eau et nourriture pendant le séjour. Le terrain est rudimentaire, sans eau ni électricité, avec pour seules infrastructures des toilettes sèches. Parfait pour s’isoler et jouer aux Robinsons à deux pas de la plage.
Ici, printemps oblige, la nidification bas son plein ; tant dans le lagon (les coraux sont en pleine floraison), que sur terre (des centaines de tortues de mer viennent pondre sur la plage au crépuscule !!!) ou encore dans les arbres (des milliers et milliers d’oiseaux s’activent autour des nids pour protéger les œufs et apprendre aux nouveaux nés à faire leurs premiers essais de vols). Le seul hic : ces milliers d’oiseaux… car tout mignon, tout chou que ces petits poussins duveteux soient, ces volatiles qui s’agitent et piaillent au-dessus de nos têtes, ça fait un sacré bazar : ils hurlent à tue-tête si nous avons le malheur de passer trop près de leur nid, passent en rase-motte au-dessus de nous (surtout ces mouettes vicieuses) et se lâchent … souvent : en témoignent notre tente, nos tee-shirt, nos sacs… et même la nourriture. Après une première nuit blanche pour cause de concerto nocturne, une pluie torrentielle débute aux premières lueurs du jour et ravine le guano répandu dans la forêt. Nous bien « à l’abri » sous les arbres, nous « réveillons » avec une odeur pestilentielle d’ammoniac, imprégné dans chacun de nos vêtements et dans toute la tente… nous finirons donc notre nuit sur la plage.
Toutefois, ces déconvenues, ne parviennent pas à éclipser l’incroyable beauté de cette île coupée du monde. Nous adoptons le rythme insulaire et chaque jour, dès le soleil levé, enfilons masque, tuba et goPro, et nous jetons à l’eau à l’assaut de la forêt sous-marine. Les patates de corail sont gigantesques, les couleurs fluorescentes, plus de 2000 espèces de poissons et 300 espèces de coraux sont protégés par le lagon pour notre plus grand bonheur. Il y en a tellement que nous ne savons où donner de la tête : poissons clowns, raies pastaga, hippocampes, tortues, poissons plumes, perroquets… Hein ?? Tortues ? Quel plaisir de surprendre une tortue occupée à brouter le corail, venir à ses côtés doucement sans faire de bruit, sans faire de bulle, calmer sa respiration, son excitation et l’observer. Elle vient à vous et vous observe à son tour, remonte prendre un peu d’air en surface ; vous la suivez dans ses pirouettes gracieuses… vous vous éloignez pour ne pas la brusquer, elle revient, vous fait faire le tour de la patate de corail et vous emmène retrouver ses autres congénères en pleine séance de massage aquatique, se faisant lustrer la carapace par une armée de poissons ! J’en ai des frissons rien qu’en l’écrivant ; être en snorkeling plutôt qu’en plongée a cet avantage précieux : les bulles de nos bouteilles les effrayant, il est rare de pouvoir observer ces espèces craintives d’aussi près. Avec un tuba, il suffit de se laisser approcher !
Pour tous les Robinsons de l’île, être ici est un privilège et nous passons d’excellents moments à échanger, jouer aux cartes, partager l’apéritif sur le sable au coucher du soleil en observant les première tortues ramper sur la plage. Bref, trois jours de bonheur et de détente coupés de tout ; le pied !
De retour sur le continent, nous retrouvons Bertha et son lit couchette avec bonheur (prochain achat : des matelas pour notre tente… nos côtes en souffrent encore), avant de rouler un peu jusqu’à Rockhampton et les fameuses Capricorn Caves. Flo s’est bien moqué des habitudes familiales des Moser, adeptes des visites de grottes l’été… et a finalement reconnu que c’était génial ! Lors d’une ballade sous terre, profitant d’un peu de fraicheur (il fait maintenant plus de 35 degrés à 9h du matin), nous zigzaguons torche à la main au milieu de stalactites, stalagmites, colonnes et autres formations calcaires, écoutons avec émotion un mini concert dans une cathédrale naturelle éclairée à la bougie, et surtout faisons l’expérience du noir total : c’est extrêmement déstabilisant de ne même pas voir sa main posée sur son nez ; un noir complet, sans aucun repère, presque étourdissant ! Incroyable !
Nous partons aujourd’hui en direction des Whitsundays Island. Nous appréhendons la chaleur suffocante du Nord Queenslands qui ne nous quitte plus. On pense à vous dans le froid… envoyez-nous un peu de neige, notre frigo peine un peu 😉 On vous laisse découvrir les nouvelles photos de la galerie !
On vous embrasse, à très vite
Les Apprentis Nomades
PS : Nous avons de nouvelles vidéos sublimes (tortues…) nous essayerons de les poster d’ici une semaine !