Des transports comme on les aime…

Namaste !

Dimanche après vous avoir quitté, les filles et moi sommes parties pour la gare. Nous avons hélé un rickshaw, sorte de petite mobylette/taxi à trois roues. Après avoir fermement négocié, il accepte de nous emmener toutes les quatre dans le même véhicule, sacs compris. En clair, ayant toutes un énorme bagage et un petit sac à dos, c’est comme si nous étions montées à huit avec en plus quatre nains de jardin… nous nous sommes accrochées comme nous le pouvions, une fesse à l’extérieur et sommes arrivées à bon port, pile à l’heure pour prendre notre train…

… le seul hic c’est que les filles ont oublié qu’elle voyageaient avec une satané poisseuse. Le train est annoncé avec deja deux heures de retard et nous risquons de louper notre correspondance. Enora et Anne-Ma partent se renseigner, Perrine et moi gardons les sacs. Le temps qu’elles reviennent, deux heures de retard supplémentaires. Là, j’ai lu dans leurs yeux qu’elles pensaient à l’option B … me laisser sur le bord du quai moi et ma guigne.

Nous louperons donc notre correspondance. Les filles repartent se renseigner sur l’achat d’un nouveau billet, Perrine et moi sommes désignées volontaires pour le gardiennage de notre vraie caravane de bagages… du coup on s’ennuie un peu… et Pé et moi quand on s’ennuie et bien on mange… et puis on devient un peu folle d’avoir mangé tant de sucres aussi. Donc en plus de se sentir useless on devient euphorique ! Le binôme de vainqueurs ! Finalement, après avoir attendu depuis 12h heure du checkout de notre hôtel, nous ne partirons de la gare que 5h plus tard.

Nous n’avons pas de place attitrée  dans le nouveau train dans lequel nous rentrons… nous nous installons sur une banquette ni vu ni connu, les sacs de tous les côtés. Dans l’agitation ambiante, un vieillard de la caste des intouchables, la plus basse, balaie le sol avec ses doigts avec le large mouvement, en rampant. Nous relevons tous nos jambes pour le laisser passer. Il en profite pour scruter les objets que nous n’avons pas sous notre surveillance. Et sans que nous nous en rendions compte, il part avec notre téléphone portable et donc notre carte sim indienne. J’avais le téléphone dans la main quelques microsecondes plus tôt, je m’en veux tellement… rouvrir une ligne indienne, même seulement avec des cartes rechargeables prend au moins 2 jours, nous n’avons que nos forfaits français hors de prix pour nous dépanner en attendant ! Damn it ! Au final si je rajoute que je me suis fait ch… dessus juste avant de mettre un pied dans le wagon, vous penserez sans doute comme moi qu’un passage chez un exorciste devra inévitablement s’imposer !

De jeunes musiciens indiens nous aident à chercher notre portable sans succès. Il nous réconforte le temps de ce premier trajet de 5h au rythme de leurs instruments Penjab (état au nord est de Delhi). Ces 40 musiciens traversent le pays pendant plus de 30h pour un rassemblement de la jeunesse Indienne à Calcutta. L’ambiance est joyeuse de part et d’autre du wagon, tout le monde danse et chante au rythme des percussions. Nous improvisons également avec eux une partie de badminton avec des volants achetés à Varanasi et nos livres, et jouons les professeurs de français le tant du parcours ! Les Indiens adorent nous photographier, les filles l’ont expérimenté depuis leur arrivée dans le pays il y a deux mois. D’habitude ils feignent de le faire discrètement, avec un téléphone portable sans nous demander notre avis. Alors quand ces jeunes-là, avec qui nous avons sympathisé, nous demande de poser avec eux, nous avons le droit à une séance photo interminable avec chacune d’entre nous. Mais nous avons passé un très bon moment !

Nous avons une heure de battement avant le prochain train, nous improvisons un pique-nique sur le quai, entouré d’une vingtaine d’indiens qui ne nous quittent pas du regard comme d’habitude. Ce regard perçant, impudique et nous paraissant irrespectueux avec lequel ils nous toisent ne semble pas les gêner ;  et comme d’habitude ils ne détournent pas les yeux quand nous les fixons à notre tour pour les dissuader … cela met tout de même vraiment mal à l’aise. Nous montons dans notre train, installons notre couchette pour les 13 prochaines heures, tentons de ne pas faire fi de l’inondation dans le couloir en provenance des toilettes, ni de la couleur des matelas, ni des blattes et chenilles qui remontent de dessous les banquettes, ni des odeurs pestilentielles qui vont et viennent entre les couchettes… la nuit n’est pas de tout repos, nous ne sommes pas rassurées pour nos affaires, les vas et viens ne permettent pas facilement de trouver le sommeil et pour ma part les deux ou trois personnes sans place qui squattent littéralement au bout de mes pieds me réveillent plusieurs fois dans la nuit.

Bref, c’est l’aventure ! On aime ca… Au petit matin, le train se vide petit a petit, nous pouvons nous retrouver juste toutes quatre a bouquiner et nous reposer un peu moins harcele par le regard des hommes. Les petits vendeurs ambulants ne se lassent pas de nous proposer a chaque passage des produits de plus en plus surprenants : cafe et the, chips, cacahuetes jusque la tout va bien… puis oeufs durs, semelles de chaussures, embouts de fermeture eclair, fer a lisser, voltmetre, batterie… oO ! Etrange ! Et puis soudain, un homme au regard franchement fou s’allonge sur une banquette de maniere a bien pouvoir nous observer, comme au cinema. Au bout d’un moment, une petite mandiante de 7 ou 8 ans passe a sa hauteur, il lui attrape le bras fermement, lui demande de s’asseoir pres d’elle… elle refuse, tente de s’echapper… il la regarde avec des yeux vicieux.. nous frissonnons toutes ! Elle se retourne dans notre direction, les yeux pleins de larme en se debattant. Ce n’est lorsque nous lui demandons de la lacher que la petite peut partir en courant … ! La cour des miracle ce train, vraiment !

Nous sommes heureuses d’enfin arriver a midi a Siliguri. Nous prenons un rickshaw, rejoignons notre hotel et passons l’apres-midi a nous reposer apres une douche bien meritee. Ce matin, nous partons pour la region du Darjeeling, au coeur des plantations de the. Nous logerons chez l’habitant. Au programme initiation a la recolte, trek, visite … ca s’annonce bien agreable ! Nous n’aurons sans doute pas internet pendant quelques jours, je tenterai de reposter un message a mon retour a Varanasi ce week-end.

Gros gros bisous
A tres bientot

Votre apprentie nomade

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