Arrivée à Varanasi !

Namaste !

C’est avec une journée de 36h dans les pattes que j’écris ce premier post depuis le fin fond de l’Inde. Partie jeudi matin, ce fut dur de quitter mon cher et tendre pour m’envoler vers cette destination inconnue et de premier abord assez effrayante. J’ai quitté Bruxelles à 11h30, me suis arretée 4h à Istanbul et enchainée avec 6h de vol entre Istanbul et New Delhi. Les vols se sont bien passés, j’ai discuté pendant des heures avec mes voisins pour passer le temps, faire de belles rencontres et mettre mon cerveau en mode anglais ! Je me sentais moins seule au milieu de la nuit noire loin de tous mes proches à plus de 10km du sol…

Arrivée à New Delhi à 5h heure locale soit 0h heure française, je suis les deux italiens rencontrés dans le vol et rejoins avec eux les terminaux nationaux. Le gars de la sécurité me dit alors : “non madame, vous c’est à l’autre bout de l’aéroport…”. J’ai beau lui faire une mine désespéré, moi qui ne voulait pas quitter mes deux nouveaux copains, et comme bien sur mes yeux de chiens battus n’y pouvait rien, je repars penaude, seule, comme une gueuse, sors de l’aéroport, traverse le brouillard épais du matin, devine une navette et pars seule occidentale dans le bus pendant 30 minutes sans voir à 1 m… Il est tard ou tôt comme vous voulez, je suis un peu flippée moi. Finalement tout va bien, je m’en tire toujours bien, tombe sur des Indiens et touristes sympa avec qui je fais copain-copain et que je suis pour me rassurer !!!

Bon là c’est l’instant que vous attendez tous … le coup de la guigne légendaire. Et oui chers amis … ce foutu brouillard ne veut pas se dissiper, une vraie purée de pois ! Les vols ont en moyenne 5 à 6h de retard et rien ne se profile de bon à l’horizon. Je repense à cette phrase maudite que j’ai dit à mon voisin à l’atterissage : “Je suis heureuse, pour la première fois la guigne des transports ne m’a pas frappé”… Les deux premières heures ça va; on bouffe son forfait avec des envois d’emails, on regarde les boutiques, on verifie son vol de manière obsessionnelle sur les différents écrans d’affichage … on essaye surtout de ne pas somnoler car quand on est seule, la bave au bec la nuque pliée en deux c’est pas ce qui a de plus glame mais surtout on a des micro-panique d’avoir loupé son vol. Mais bon après avoir avalé mes cachets contre la toux à base de dérivé de morphine, je finis pas perdre un peu connaissance… je trouve un gentil Allemand qui me promet de me donner un bon petit coup de coude le cas échéant. 3h de retard… j’ai faim j’ai soif, rien n’est rentré dans mon gosier depuis des heures. Mais j’ai beau avoir pleins d’euros dans mon porte-feuille, pas une borne de change dans tout le terminal. Je suis mon nouveau pote l’allemand, on essaye de quémander un petit troc de sous avec les boutiques sans succès… Au bout d’une heure, je trouve un anglais qui veut bien m’aider. Je lui propose mon billet de 50e… pas possible… un peu penaude je lui tend ma piècette de deux euros contre une poignée de roupies. De quoi m’acheter une bouteille d’eau et de garder précieusement  le reste pour un sandwich si cette mésaventure devait se poursuivre. Finalement, le brouillard se dissipe, et petit à petit le ballet des avions reprend.

Je pars donc avec près de 4h de retard. Je m’endors dans l’avion, loupe la session bouteille d’eau gratuite. Me rendors, loupe la session apéritifs qui croustillent… j’avale ma salive et me rendors sans arriver à lutter. Puis j’entend le chariot des sandwichs, les regardent arriver de loin, trépigne, bave un peu… et puis deux rangs devant moi je vois l’hotesse donner le dernier, regarder le reste des passagers, dont moi (avec des yeux digne de l’écureuil Scrat), et dit : “Ohh, y en a plus !”… et je vois le petit chariot s’en aller. Oh cette guigne…. Heureusement ma Perrinette d’amuuuur m’attend à Varanasi. J’avale un paquet de chips pendant les 1h30 de tuktuk qui nous sépare du centre ville : oui oui j’ai bien dit de tuktuk, elle est brave ma belle-soeur !

Arrivée à la guesthouse, nous retrouvons Enora et Anne-Ma, pose mes affaires et c’est parti pour un tour sur les bords du Gange à la recherche de victuailles. Nous tombons sur les crémations de défunts tout le long du fleuve (il y en a plus de 200 tous les jours). Au milieu des détritus, incommodée par les odeurs, les sensations autour de moi, cette vision brutale, impudique et déconcertante me scotche. Je suis sonnée. Nous partageons un peu de fromage, de pain et des pizzas dans un petit restaurant bio et équitable, entourés par les singes, et rentrons nous coucher.

Pour l’instant je n’ai pas vu beaucoup de chose de l’Inde mais les contrastes sont forts et tout autour de nous est intriguant, dérangeant parfois. Je pense que ce pays s’apprivoise, d’autant plus cette ville si mystique qu’est Varanasi. Je vais me laisser porter… après quelques heures de sommeil ! Je suis si heureuse d’avoir retrouvé Perrine, le choc culturel va être plus doux ! Demain journée tranquille ici, et le 3 février en route pour la région du Darjeeling.

Mille baisers du bout du monde !
A très vite

Votre Apprentie Nomade

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